Yolaine remercia la Comtesse pour son accueil et prit la parole.
Comtesse, Messieurs dames les conseillers, honorable assistance,
Vous avez sans doute du jeter un coup d'œil sur mon programme, il n'est pas long.
Comme d'autres, vous avez du vous dire "c'est qui cette inconnue qui veut tout révolutionner ?"
Je ne suis ni Princesse, ni Pair de France, je ne collectionne pas les titres ronflants.
Pourquoi vouloir accéder au trône alors ?
Parce que les autres prétendants et leurs programmes ne m'enthousiasment pas.
Une bonne dose de langue de bois, une bonne dose de conservatisme, le cocktail est fadasse.
Ils se la pètent bien et cherchent surtout à satisfaire leur ambition.
Rien ne changera vraiment sur le fond.
Parce que j'ai compris depuis longtemps que pour apporter des évolutions, il faut aller au charbon.
J'ai déjà fait cela au Béarn, sur divers plans, économique, militaire, communication...
En un an et demi, 5 mandats de maire et 7 mandats comtaux, avec de nombreuses innovations.
Après le pillage et la guerre contre les Lions, mon Comté a opéré un redressement spectaculaire.
Il est désormais à l'avant-garde de l'Entente Pyrénéenne.
Prestige maximal, mines optimisées, économie robuste avec une fiscalité transparente et minimale...
L'occasion se présente de faire bouger les lignes au niveau du Royaume de France.
Je n'allais pas rester les bras croisés, même si le mode de scrutin choisi n'est pas à mon avantage,
faisant la part belle à des élites traditionnellement conservatrices et aux nantis.
Mais j'ose espérer que cette occasion sera néanmoins saisie par les électeurs
pour faire souffler un vent de changement et de progrès sur la France.
Jusqu'alors, le pouvoir royal a été un pouvoir de dominant.
Et le Poitou est particulièrement bien placé pour le savoir.
Même pas représenté à la Pairie, il est contraint de par son allégeance
à accepter tous les diktats émanant de Paris. Cela ne peut durer.
Tous les peuples devraient être libres de disposer d'eux-même.
Je veux faire du pouvoir royal un pouvoir fédéral de médiation et d'assistance.
Je suis ici non pour imposer mes opinions et mes choix, mais pour écouter vos aspirations,
faire au mieux pour les satisfaire, et voire même prendre des engagements.
Le pouvoir Comtal ne saurait avoir cette attitude populiste, ayant à gérer concrètement sa province,
mais pourquoi le pouvoir royal n'aurait-il pas pour premier devoir la satisfaction de son peuple ?
Surtout que le Roi est désormais élu et est donc sa directe émanation.