Procès ayant opposé Enrill au Comté du Poitou
Enrill était accusé de trouble à l'ordre public.
Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été reconnu coupable de trouble à l'ordre public. Le Samedi 15 mars de l’an de grâce 1456.
Monsieur le procureur, merci.
Étant donné que le prévenu reconnaît les faits, qui lui sont reproché et qu’il a fait preuve de bonne volonté, depuis le début. Nous le déclarons coupable d’escroquerie et appliquerons la peine minimale soit 10 écus d’amande et 8 écus de frais de dossier.
Cette argent vous est directement pris dans votre bourse, vous n’aurez plus rien à faire, sauf de respecter les lois à l’avenir.
La séance est close !
Le prévenu a été condamné à une amende de 18 écus.
Acte d'accusation28/02/1456 Enrill– Escroquerie – La Rochelle
Moi, Lawly, Procureur du Poitou, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, accuse :
Sieur Enrill, citoyen Rochelais, du délit d’escroquerie envers le Comté du Poitou. Ce dernier, en vendant à deux reprises, le 31/01/1456 et le 09/02/1456, des marchandises sur le Marché de La Rochelle n’a pas respecté le décret comtal sur les prix de vente du 26 janvier 1456 se rendant, par la même, coupable d’escroquerie conformément à l’article 3 de la Coutume Poitevine. Ce dernier n’ayant pas daigné répondre aux différentes interpellations, datées respectivement du 8 et du 19 février 1456, de Messire Donalvaro (Lieutenant de police 1 ère classe du village de La Rochelle), il convient de le juger pour cet acte afin que justice soit rendue.
Fait à Poitiers,
Le 28 février 1456
Lawly, Procureur
De la coutume Poitevine :
3-De l'escroquerie
a.Tout acte de nature spéculative constitue un acte d'escroquerie.
b.Toute vente abusive de produits sur un marché poitevin sera considérée comme escroquerie.
c.Tout acte susceptible d'apporter un bénéfice injuste pourra être considéré comme un acte d'escroquerie
Preuve :
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Première plaidoirie de la défenseJe suis coupable des faits reprochés : avoir vendu 1 sac de blé à 12.80 et 1 morceau de viande à 18.00 écus. mais lorsque j'ai demander comment m'acquitter de mon amende au près de Messire Donalvaro, je n'ai pas eu de directives précise et me voila en procès.
Je demande juste à ce tribunal de m'expliquer comment m'acquitter de ma dette. Je suis de bonne volontés et suite à la lettre de Mr le maire concernant les prix des denrées à vendre, vous verrez que je m'y applique depuis. En effet je cultive le blé et suis boulanger. Mes prix sont en dessous du maximum autorisé à la vente.
Merci de votre écoute.
Réquisitoire de l'accusationBon bon bon,
Puisque vous avez l'air de bonne composition et que le non témoignage du lieutenant Donalvaro joue en votre faveur, je vais demander au Juge l'amende minimale légale qui est de 5 écus pour le sac de blé ainsi que 5 écus pour la spéculation sur la pièce de viande = 10 écus + 8 écus de frais = 18 écus.
Fait à Poitiers le 13 mars 1456,
Maxime d'Alesme, procureur du Poitou
Dernière plaidoirie de la défensemerci votre honneur de m'avoir écouté et d'avoir su faire de ce procès un jugement très honorable.
J'aime ma vile et j'ai confiance en sa justice. je paye l'amande mais à qui et comment ? pouvez vous m'éclairer ? Merci d'avance
Enrill
L'accusation a appelé Donalvaro à la barreVoici son témoignage :
Donalvaro s'éclaircit la voix et s'avança vers la barre:
Et ben oui, effectivement, le 31 Janvier 1456, le sieur ENrill a vendu sur le marché du blé à 12.80 écus au lieu des 12.60 maximum autorisés.
Aprés dépot de plainte de l'ancien Maire, Olivyaa, j'ai contacté le sieur Enrill à plusieurs reprises. Celui-ci a fait fi de mes missives et le 9 Fevrier 1456, il vendait de la viande à 18 écus sur le marché au lieu des 17.50 maximum autorisés. J'ai alors recontacté le Sieur qui n'a pas daigné joindre Olivyaa pour s'acquitter de son amende, ni me répondre...