Arrivée en Poitou d'un nouveau clerc

Bonjour, je sais que Dame Icie a fait différentes démarches déjà pour m'obtenir asile sur ses terres, mais je souhaiterais rencontrer le prévôt pour faire demande officielle et si possible avoir une audience auprès de sa Grandeur la Comtesse du Poitou pour une dérogation de citoyenneté poitevine. Je tiens à signaler que je n'ai plus la citoyenneté tourangelle car ayant été révoquée lors de mon procès en haute trahison pour l'accusation d'avoir ouvert les portes de Tours aux armées ponantaises.

Un garde du château vint prévenir Theudrik dans son bureau. Celui-ci s'empressa d'expédier un dossier et partit à la rencontre de la dame qu'il salua :

Le bon jour, dame. Je suis Theudrik de Sant-Savin, prévôt du Poitou et j'ai été informé de votre venue. Allons dans mon bureau, je vous prie, nous y serons plus à l'aise pour discuter.

Il l'invita à le suivre et la fit asseoir dans son bureau à quelques pas de là.

Hum ! Après en avoir discuté avec la Comtesse, voici votre laissez-passer :

Citation :: Par la présente,

Un laissez-passer jusqu'au 1er mai 1460 est accordé à dame Camille d'Anclair (Camille. IG) en vue de séjourner en Poitou et d'y trouver asile politique.

Elle est autorisée à séjourner à Poitiers, sous la responsabilité de la Comtesse Icie de Plantagenêt.

Il revient au détenteur du laissez-passer de demander éventuellement son renouvellement avant le terme de celui-ci.

Les installations sur le sol poitevin sont interdites, même pendant la trêve, tant qu'une paix durable et sérieuse ne sera pas signée. Vous devrez faire preuve de patience avant de pouvoir prendre domicile en Poitou.

Je vous invite dès à présent à consulter les lois et coutumes du Poitou afin de les respecter le temps de votre séjour:
https://chateau-poitevin.forum2jeux.com/f2-lois-et-coutume-du-poitou

Je vous rappelle que le Poitou est en guerre et que, par conséquent, tout déplacement se fait aux risques et périls de celui ou celle qui décide de prendre la route pour quelque raison que ce soit, et ce même muni d'un laissez-passer.
Le comté ne pourra pas être tenu responsable des blessures ou des pertes occasionnées, si vous veniez à croiser une armée.

Fait à Poitiers le 17 février 1460
Theudrik de Saint-Savin,
Prévôt du Poitou

Vous remarquerez que ce n'est qu'un laissez-passer et pas une autorisation de vous installer. Je sais que vous avez demandé l'asile politique et nous n'aurions pas hésité si la paix avait été signée, mais voilà, elle ne l'est pas encore et elle tarde tant que j'ai bien peur qu'elle ne soit pas signée du tout ! Or, pendant cette trève, de nombreuses personnes se sont déjà installées illégalement en Poitou ; de plus, de nombreuses personnalités de Poitiers m'ont sollicité pour faire séjourner, ou même s'installer, qui son ami, qui sa fille, qui son gendre, qui son valet ou que sais-je encore ... et tout cela à Poitiers alors que la ville est interdite ! Bref, la Comtesse a édité un décret qui n'est pas observé ... et cela l'agace prodigieusement ! Et quand elle est agacée ... ça retombe sur moi, vous comprenez ?
Donc, pour l'instant, je vous autorise à séjourner à l'hôtel de Salbart, sous la responsabilité de la Comtesse Icie qui sera votre garante, mais je ne peux pas faire plus.
Bien entendu, vous pourrez aller et venir en Poitou comme cela vous chante, mais pas vous installer, désolé, du moins, tant que la paix n'est pas signée officiellement.
Avez-vous des questions ou des remarques à me faire ?

Un peu gêné, le prévôt triturait sa barbe. Les frontières fermées, ça n'avait jamais été son truc et il avait tant espéré que la paix soit signée rapidement ... S'il avait su, jamais il n'aurait dit "Oui" pour ce poste à la Comtesse.

Camille sourit au prévôt et l'écouta avec soin. Pour avoir occupé par le passé ce poste en Touraine, elle savait combien ce poste pouvait parfois s'avérer ingrat et le remercia d'autant plus chaleureusement de la remise du document signé lui permettant de séjourner en Poitou. Puis elle reprit à son tour la parole.

Pensez vous qu'il soit possible de demander audience auprès de sa Grandeur? Je ne voudrais pas prendre des dispositions avec le spirituel qui causent ombrage à ses décisions.

Theudrik sourit à la demande de la jeune femme. Pour deux raisons :
- la première, c'est qu'il s'y attendait, évidemment !
- la deuxième, c'est que sa dernière phrase l'intriguait. Camille parlait de spirituel : y avait-il une relation avec un poste religieux ? Theud avait presque envie de parler de dispositions avec le "spiritueux" en ce qui concernait Allydou, mais il préféra s'abtenir. La conjoncture n'était pas à la plaisanterie, il valait mieux éviter ce genre de dérapages verbaux !

Bien ! Attendez-moi là, je vous prie, je vais voir si Sa Grandeur est disponible. Je reviens dans un instant.

Du coup, il hésita un instant à sortir le flacon de liqueur de cerise qui trônait dans le petit placard de son bureau pour la faire patienter, mais bon ... la jeune femme n'avait pas l'air du genre à boire de bon matin et il y renonça. Il se leva, inclina légèrement son buste devant son hôte et partit voir si la Comtesse était disponible ... et de bonne humeur surtout !

La rumeur veut que la brune comtesse ne soit pas souvent de bonne humeur. Peut être est-ce vrai. Peut être n’a-t-elle pas beaucoup d’occasion de se réjouir depuis quelques temps. Mais après tout qu’importe ? Son Prévôt d’ami était venu la chercher en la prévenant qu’une femme l’attend à son bureau.

Le temps de terminer une lecture, de parapher un ou deux parchemins et enfin, elle peut aller à sa rencontre.

Direction donc le bureau du Prévôt, avec un peu de chance il reste encore un peu de la liqueur qu'elle avait caché dans l'un des placards...

Bonjour à vous dame. Vous désiriez une audience ?

Camille s'inclina avec déférence devant la Comtesse du Poitou et se redressa seulement quand elle lui adressa la parole.

Votre Grandeur, je crains hélas de ne pouvoir rejoindre le Poitou dans l'immédiat, sans du moins ne lui attirer des foudres qu'il ne mérite pas. On a retenu à quai mon bateau pour m'interdire de quitter la Touraine et mis à mes trousses le sieur Namayrush pour me faire occire visiblement. Mes supérieurs sont en train de s'organiser pour me faire mettre en sécurité au loin et je ne sais quand je pourrai de nouveau espérer voyager sereinement vers le Poitou. Je ne voudrais pas vous ennuyer inutilement pour le moment avec ma situation.

A son tour, la Comtesse écoute avec attention cette jeune femme. Sa situation n’est pas des plus envieuses. Bien qu’elle se soit renseignée, quand même, suite à l’entretien avec la Comtesse Icie à son sujet, elle a quand même un peu de mal à imaginer être seule responsable des mouvements de ce fou sanguinaire, lancé à ses trousses. Elle ne semble pas si dangereuse que ça quand on la regarde de près.

Dame, je n’irai pas vous dire que je comprends. La folie de certains hommes m’échappera toujours. Vos supérieurs ont raison de vouloir vous mettre en sécurité et bien que nous ne soyons pas pleutres en Poitou, je crains qu’en effet il soit plus sage d’envisager une autre destination pour vous.
Toutefois, sachez que nous vous accordions le droit de séjour sur les terres Poitevines. Nous espérons maintenant que les situations, tant entre le Ponant et le Royaume de France, que la votre, trouverons des issues positives, pour nous permettre de vous recevoir et vous accueillir sans avoir même besoin d’autoriser votre venue.

Camille s'inclina aux paroles de la Comtesse. Ses paroles illustraient les décisions et le sens politique d'une femme réfléchie et humaine à la fois et c'est avec déférence qu'elle lui répondit.

Merci votre Grandeur. J'espère que viendra ce temps où je pourrai poser pied en Poitou sans être un danger pour cette terre qui a su me faire rencontrer des gens de qualité et de confiance. J'espère ne pas avoir abusé de votre temps. Etre Comtesse est une charge de tous les instants.

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